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Tout va bien ! Utiliser son agitation (Ep. 3)

Dernière mise à jour : 20 juin 2022

Nous bénéficions tous de réactions émotionnelles qui ont pour mission de nous sauver la vie. Et qui le font à chaque instant ! En cette période de danger élevé, nous sommes sous le choc. Ces réactions émotionnelles instinctives s’imposent à nous. Nous en subissons les inconvénients, alors qu’elles ont aussi de gros effets bénéfiques.

Elles s’expriment selon trois types :

  1. Agressivité,

  2. Agitation,

  3. Blocage

Comment réussir à les apprivoiser ?

Lundi, nous avons examiné les réactions d’agressivité. Aujourd’hui, nous examinons les réactions d’agitation.

Comment reconnaître les réactions d’agitation ? (Temps de lecture : 5’)


Elles se traduisent par des phénomènes d’inquiétude, de fébrilité, d’hyper activité et parfois par une anxiété accrue…

Cela se traduit par un besoin irrésistible de parler, de tout et de rien, pendant longtemps, de façon parfois désorganisée et même de se perdre dans ce que l’on est en train de raconter.

Exemple en soi :

Je ne peux m’empêcher de répéter cinq fois la même chose de différente manière, j’ajoute des arguments, je me justifie, j’ai envie de bouger, de sortir, d’appeler des gens au téléphone… Beaucoup de mal à me concentrer.

Exemple chez l’autre :

Cet appel téléphonique interminable que je n’arrive pas à arrêter. Ce collègue qui parle vite, qui agite ses mains, qui bouge beaucoup, dont le visage est très mobile, qui n’arrête pas de changer de sujet !

Est-ce que cela vous parle ?

Tout est normal

Tout va bien ! Il est tout à fait normal de ressentir ou d’observer aujourd’hui, plus fortement qu’avant ces réactions d’agitation et de fuite. L’état de choc de ces derniers jours ajoute un niveau de stress supplémentaire et notre instinct de survie se met à produire les substances chimiques qui nous mettent en état de courir le plus vite possible. Comme c’était le cas hier, c’est seulement une production d’énergie supplémentaire.

Etat de choc = davantage de stress = davantage d’énergie émotionnelle.

Si ce type de réaction se produit souvent chez vous, la période de confinement peut être particulièrement difficile à vivre, pour vous.

Quels besoins fondamentaux ?

Ce type de réactions répond à deux besoins fondamentaux : liberté et sécurité.

Être enfermé dans un espace clos dans une période où on n’arrête pas de parler de risques importants concernant la santé et la sécurité financière, on ne peut pas faire pire situation ! Votre cerveau reptilien ne supporte pas l’enfermement, ni les craintes sur la santé de votre corps. Et là, on lui impose les deux ! L’horreur !

Heureusement pour vous, votre curiosité, votre goût de l’inattendu et de l’exploration des territoires inconnus reprennent rapidement le dessus.

Comment combattre ce type de réactions ?

Si vous avez lu mon précédent message, vous connaissez mon secret.

Surtout, ne pas les combattre ! Cela équivaut à s’affaiblir et se faire soi-même la guerre, ce que nous voulons éviter, n’est-ce pas ?

La solution : les apprivoiser pour utiliser ce surcroît temporaire d’énergie.

Comment les apprivoiser ?

Facile (quand on a appris). Tout va bien !

Voici plusieurs façons d’y parvenir à court et moyen terme.

1.Premier secret, comme pour les réactions précédentes d’agressivité : prendre conscience de ce qui se passe en vous. Repérer ce côté fébrilité, votre voix qui s’accélère et de l’inquiétude que vous percevez. Votre cerveau reptilien tire la sonnette d’alarme et continuera de plus en plus fort tant que vous l’ignorerez. Si vous commencez à l’écouter, il va se sentir mieux et relâcher rapidement sa pression.

2. Deuxième secret, identifier la cause de votre inquiétude : qu’est-ce qui vous manque, qu’est-ce qui vous gêne ? Qu’est-ce qui vous freine ?

Dès que vous l’aurez identifié votre cerveau ne pourra pas s’empêcher de trouver des solutions. Il est naturellement très doué pour cela. Il sera en terrain connu et en zone de compétences. Ça le rassurera il se sentira de mieux en mieux, et retrouveras toute son énergie au fur et à mesure de l’émergence de nouvelles solutions.

Félicitations ! Vous avez démarré une spirale vertueuse : un comportement légèrement modifié produit des résultats meilleurs. Ces résultats réduisent le niveau de stress, ce qui permet d’avoir des comportements encore meilleurs, ce qui contribue à réduire à nouveau le niveau de stress, etc.

3. Troisième secret, bouger, parler, mettre du mouvement dans votre quotidien parce que le mouvement rassure votre cerveau reptilien.

Vous avez la chance de pouvoir utiliser des registres très larges : vous pouvez bouger physiquement, courir, promener le chien, avoir des activités physiques, sportives ou artistiques. Vous pouvez surfer sur Internet, découvrir de nouveaux domaines, parler avec de nouvelles personnes, profiter de cette période pour faire des choses différentes.

Et, bien entendu, parler avec vos amis. C’est l’un des meilleurs moyens pour vous de transformer votre agitation, de façon naturelle.

Ma limite : surveiller que ces échanges n’envahissent pas trop votre journée. Pour cela, surveiller le temps passé aux différents échanges et limiter leur durée.

4. Quatrième secret, fractionner vos objectif, vos activités, en sous-objectifs atteignables. Faire des to-do-lists, écrire des plannings et des rétroplannings.

Pourquoi ? Ecrire des listes fractionne en étapes faciles, tout en montrant le chemin parcouru. Le mot atteignable est important parce les objectifs trop élevés créent de l’inquiétude et de la dispersion.

Rester flou sur l’ordre de réalisation de cette todo-liste et de ces plannings afin de vous apporter de la liberté.

Les listes rassurent notre cerveau reptilien en répondant à son besoin de sécurité. Le flou répond à son besoin de liberté : cadre rassurant, intérieur libre !

Comment utiliser ces savoir-faire pour calmer les gens autour de vous ?

Quand quelqu’un commence à parler très vite, nous l’avons vu, c’est une réaction de type agitation. La personne a besoin d’être rassurée et d’avoir suffisamment de liberté de mouvement pour se sentir en sécurité.

Comment y parvenir :

  1. Reformuler ce qu’elle dit de façon très pragmatique et très concrète en précisant les faits les conséquences et le ressenti : « OK j’entends que pour toi il s’est passé ça, que les conséquences sont celles-ci et que ce que tu ressens par rapport à cette situation c’est cela. Est-ce bien cela ? »

  2. L’aider à fractionner son objectif en sous objectifs atteignables

  3. L’aider à trouver des points de repères, un cadre rassurant, une organisation simple et pragmatique,

  4. Faire en sorte qu’elle ait de la liberté dans ce cadre.

  5. L’aider à prendre conscience de tout le chemin qu’elle a déjà parcouru

Dans notre prochain épisode, nous verrons comment aller plus loin, comment transformer cette énergie en énergie positive ?

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