C’est là le titre d’un article publié récemment dans le Cercle les Echos, dont nous reprenons les paragraphes clés.
A partir de l’exemple de l’impact de la diversité génétique des abeilles sur la conservation d’une température optimale dans la ruche, Robert Branche conclut:
“La performance collective vient des différences, et non pas des similitudes. Ou plus exactement, des variations autour d’un comportement commun. Mais ceci vient-il d’un processus d’adaptation et d’apprentissage, ou est-ce génétique ? Ou formulé autrement, la performance collective suppose-t-elle une hétérogénéité structurelle et initiale, ou peut-elle être issue d’individus initialement identiques, et qui ont appris à être complémentaires ? […]
La diversité est donc un élément essentiel pour garantir la performance collective : sans elle, pas de flexibilité, pas d’adaptation rapide à un changement dans l’environnement.”
“Être confronté à des expériences diverses ne suffit pas : si l’on est initialement homogène, on ne sait pas en tirer parti… et l’on disparaît. Et dire que d’aucuns dans nos sociétés ont peur de la diversité, et voudraient cloisonner le monde…”
“L’espèce humaine n’est pas née par rupture, mais par évolution. Elle est elle-même un construit du monde, et il y a fort à parier que ce qui est vrai pour les abeilles l’est aussi pour nous. Aussi quelle erreur quand des dirigeants croient que la performance de l’entreprise viendra de la consanguinité ? Certes, il peut être rassurant de s’entourer de camarades issus de la même école, et avec lesquels on a de nombreux points communs. Mais, comme pour les abeilles à miel, ce n’est vraiment pas la meilleure solution pour construire une entreprise résiliente… […] La France ou l’Europe ne seront pas fortes en se protégeant de la diversité, mais au contraire, en relevant le défi d’une construction collective qui s’appuie sur les différences. Et pour être efficaces, ces différences ne doivent pas être acquises, mais innées : celui qui n’est pas né ici vient nous apporter la richesse de ce que nous ne sommes pas…”
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