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L’empathie grâce aux neurones miroirs


Nous le savons depuis leur découverte dans les années 1990 par des chercheurs italiens : ce sont nos neurones miroirs qui nous permettent nous seulement d’appréhender les sentiments et actions des autres mais aussi d’éprouver de l’empathie. Les neurones miroirs sont des neurones qui ont la propriété de s’activer non seulement quand nous faisons une action mais aussi quand nous regardons (ou imaginons !) un autre faire cette même action. Par exemple, les neurones qui s’activent quand nous voyons chez un autre une expression de dégoût sont exactement les mêmes que ceux qui s’activent quand nous éprouvons effectivement du dégoût. Cette découverte capitale pour les neurosciences a des implications aussi bien pour la compréhension de l’apprentissage par imitation que pour notre capacité à construire des relations avec les autres.

Comme nous l’explique l’entretien ci-dessus avec Patrice Van Eersel, les neurones miroirs en interaction avec les neurones moteurs permettent également de transformer cette empathie, ce sentiment partagé avec l’autre, en action pour lui venir en aide. Le docteur Ramachandran, dans sa conférence TED les appelle d’ailleurs les neurones de Gandhi : ce sont eux qui nous permettent d’entrer en résonance avec les autres et d’agir à partir de l’empathie.

Van Eersel cite Daniel Goleman et nous signale trois phénomènes de la vie moderne qui compliquent le bon fonctionnement des neurones miroirs. Points auxquels il convient de prêter particulièrement attention dans le cas des enfants :

  1. La vie dans les grandes villes, qui fait que nous sommes continuamment sollicités mais que nous ne pouvons pas agir à chaque fois que nous éprouvons de l’empathie. L’insertion dans une communauté plus petite peut au contraire être très bénéfique.

  2. Le temps passé devant la télévision, qui là encore crée de constantes stimulations empathiques sans pouvoir les lier à l’action, affaiblissant le lien entre neurones miroirs et neurones moteurs. Encore un argument à faveur de la vigilance sur le temps passé devant les écrans…

  3. La multiplication des relations en contact indirect (téléphone, internet, textos, etc) qui diminuent le contact physique direct, essentiel au bon fonctionnement des neurones qui ont besoin de l’ensemble de la panoplie sensorielle. N’hésitons pas à revenir aux relations que paradoxalement Twitter surnomme la IRL (in real life, ou dans la vraie vie).

L’empathie est capitale pour nos interactions avec les autres : loin d’être un problème, comme certains tenants de la compétition à tout prix voulaient nous le faire croire, c’est aujourd’hui un atout majeur qui permet d’entrer en résonance avec nos collaborateurs et nos clients, entre autres. Soyons donc à l’écoute de nos neurones miroirs !

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